Melody Gardot
Voix boisée, mélodies sensuelles : Melody Gardot, la grande dame du jazz contemporain, a vu la mort de près. Alors aujourd’hui, derrière ses chansons intimistes et délicates, elle célèbre la vie, sa beauté et ses délices.
Ce jour-là, lorsqu’une voiture l’a percutée de plein fouet, Melody Gardot était une jeune femme normale, ni plus, ni moins. De ce tragique accident, le combattant du New Jersey sortira plus grand. La musique s’est emparée d’elle comme un analgésique qui apaise la douleur. Sa mémoire est à zéro, mais son inspiration grandit. Elle doit réapprendre à parler, mais pas à créer. Rien, oh jamais, ne sera plus pareil.
Désormais, Melody Gardot n’est plus une personne ordinaire. Avec sa voix de velours et son hypersensibilité, elle entre dans la cour des grands en signant sur le label bluenote qui fait référence dans le monde du jazz. Sa musique sort des sentiers battus, flirtant avec une âme douce et envoûtante, comme pour souligner ses paroles d’or d’un trait d’argent. Elle mélange les influences, de Radiohead à Janis Joplin, pour apporter de nouvelles couleurs. Elle traîne même parfois du côté des sonorités brésiliennes, en poussant les portes de la bossa nova. Bref, Mélody Gardot ne sait pas ce qui est interdit, bien au contraire, elle le convoite.
A la conquête de ses propres émotions, elle libère son expérience, avec lumière et gravité, pour construire un univers singulier. Elle nous promène avec tendresse, avec une douce mélancolie, et une touche de spiritualité aux accents bouddhistes. D’ailleurs, sous ses airs de diva à l’élégance certaine, l’artiste américaine, tombée amoureuse de la ville lumière, trouble même les âmes les plus sereines. Elle déploie son charisme et sa sensibilité absolue. Elle revendique un état d’esprit brut et indomptable, voire carrément sauvage. Mais surtout, avec ses lunettes noires et ses cheveux blonds, Melody Gardot confirme sa classe incarnée.